Traitement des déchets

Traitement des déchets
Triage des déchets urbains par l'équipe de REC

vendredi 19 avril 2013



c’est ce vendredi 19 avril 2013 que le CUPEGEC (Comité Urbain de Prévention et Gestion des Catastrophes) à Butembo a lancé les activités de Reboisement des Bambous le long de la rivière Wayimirya. Cette activité a connu la participation des autorités locales (Maire de Butembo et Bourgmestre de la commune Mususa), les ONGs nationales  (dont REC) et internationales militant pour la gestion de l’environnement ainsi que les services étatiques (services de l’AGRIPEL, de l’Environnement et de la Protection Civile).
A l’issu de cette séance un Comité Local chargé de suivi des bambous plantés a été instauré


Le Parc des Virunga menacé de déclassement par l'Unesco
Patrimoine mondial en péril de l'Unesco, le Parc des Virunga, au Nord-Kivu, risque de perdre ce statut en raison de la disparition progressive des animaux phares – gorilles, hippopotames - et des plantes rares. L'Institut national congolais de Conservation de la Nature tente de l’éviter en aidant les populations riveraines pour limiter le braconnage. Entretien avec Emmanuel de Mérode, son directeur provincial pour le Nord Kivu et le directeur du parc.

Syfia Grands Lacs(SGL) : Présentez-nous brièvement du Parc des Virunga et sa richesse.
Emmanuel de Mérode (EdM ): Créé en 1925, le Parc naturel des Virunga est situé à l'Est de la RD du Congo, à la frontière du Rwanda et de l'Ouganda. Il couvre une partie des territoires de Rutshuru et Lubero, au Nord-Kivu, et s'étend sur une superficie de 800 000 ha. Il est considéré comme le plus riche d'Afrique, voire au monde en termes de nombre d'espèces de mammifères, des reptiles et d'oiseaux. C'est en raison justement de sa valeur biologique que le Parc appartient depuis 1994 au Patrimoine mondial en péril de l'Unesco. Mais, avec la disparition de certaines espèces, ce statut n'est plus garanti pour les années à venir.
SGL : La menace est réelle?
EdM : Tout à fait, ce statut n'est pas acquis définitivement. Si le parc venait à perdre sa valeur biologique, il serait tout naturellement déclassé. La situation est réévaluée chaque année, lors de la réunion du comité du Patrimoine mondial de l'Unesco. La menace de déclassement est bien réelle et, à l'Institut national congolais de Conservation de la Nature (Iccn), nous en sommes conscients. Nous cherchons des solutions pour écarter ce risque. Pour l'instant, le parc survit et nous assistons même à la multiplication de certaines espèces, comme les gorilles de montagne.
S.G.L : Sur quels critères se fonde le comité de l'Unesco pour déclasser le Parc des Virunga ?
EdM : A cause d'une baisse du nombre d'hippopotames dans le lac Edouard. De 27 000 en 1970, le chiffre est tombé à 300 aujourd'hui. Même constat pour les éléphants dont la diminution est de 90% et d'autres animaux encore. En cause, l'occupation anarchique par les riverains et les groupes armés locaux ou étrangers mais surtout le braconnage. L'Iccn fournit des efforts considérables pour préserver la faune et la flore de cet endroit magnifique. Ce qui a d'ailleurs déjà coûté la vie à 130 gardes, victimes des braconniers.
SGL : Si le comité décide d'exclure le Parc des Virunga, comment allez-vous réagir, sur le plan de l'organisation?
EdM : En terme d'organisation interne, le Parc de Virunga va continuer à fonctionner, avec le personnel, pour la plupart des agents mis à notre disposition par le gouvernement congolais. Mais, sur le plan extérieur, le déclassement du Parc pourrait entraîner le retrait de bailleurs de fonds comme l'Union européenne. Et là, nous serions obligés de trouver d'autres ressources pour faire face aux coûts de l’entretien de ce patrimoine.
SGL : Quels actions avez-vous entreprises pour vous en sortir?
EdM : Beaucoup de choses peuvent et doivent être faites. Nous avons constaté que la méthode policière pour lutter contre la dévastation forestière n'a pas porté ses fruits, au contraire. Nous avons investi 80 000 $ afin de fournir un appui aux populations riveraines du Parc des Virunga. C'est dans cet esprit que nous avons réalisé des infrastructures comme, par exemple, le barrage de Mutwanga et la construction de 12 écoles dans les territoires de Rutshuru et Lubero. De même que la réhabilitation de 70 km de route pour désenclaver la localité de Watalinga. Cette route favorise le développement du tourisme dans le Parc. Depuis le mois de mai de cette année, nous rétrocédons 30% des recettes du tourisme aux populations locales.
A Rutshuru, nous avons également lancé un projet de fabrication de briquettes combustibles qui marche bien, avec l'encadrement de 3000 personnes. Ce programme est très important à nos yeux car si, dans les 5 années à venir, rien n'est fait pour répondre aux besoins énergétiques des populations, le déboisement risque de décimer tout le secteur sud du Parc.
Emmanuel de Merode un prince belge au milieu des gorilles
Il parle le français avec un drôle d’accent anglais. Issu d’une célèbre famille belge de la grande noblesse, cet anthropologue biologiste est le fils puîné de Charles-Guillaume, le “ chef ” de la famille de Mérode. Le prince Emmanuel de Mérode est né en Tunisie, a suivi ses parents travaillant pour les Nations Unies aux Etats-Unis avant d’atterrir avec eux au Kenya. Il est marié à Louise Leakey, une célèbre paléontologue américaine avec qui il a eu deux filles Seiya et Alexia.
Le 13 août 2008, Emmanuel de Mérode a été nommé par le gouvernement congolais directeur du parc national de Virunga. Il s’agit du premier directeur blanc depuis les années 70. Le Virunga doit sa célébrité aux nombreux gorilles de montagne qui y vivent… et au film “ Gorillas in the Mist ”. Rappelez-vous, Sigourney Weaver y campait le rôle de Dian Fossey.
Vingt ans plus tard, l’avenir des gorilles peuplant encore ce parc est toujours aussi noir. Victimes de la déforestation, ils sont encore la cible des nombreux miliciens qui tirent profit du commerce de la vente du charbon de bois. Pire, l’été 2008 , sept d’entre eux ont été tués sur l’ordre de l’ancien directeur. Ce dernier trempait dans des magouilles diverses, dont le commerce lucratif du charbon de bois.
Métier dangereux
Emmanuel de Mérode est conscient d’exercer un métier dangereux. “ Je ne voyage jamais de nuit. Je ne me rends jamais dans les régions dangereuses ”, explique-t-il depuis le Congo. Le Belge ne voit que rarement son épouse et ses filles, restées à Nairobi. Lors de ces quinze dernières années, 120 surveillants du parc ont été abattus, soit un surveillant sur… cinq. “ L’endroit est très dangereux, en effet.
Et, cachés dans les bois, il y a les malheureux gorilles qui risquent bientôt de ne plus rien avoir à se mettre sous la dent. “ Si le commerce illégal du charbon de bois continue, il n’y aura plus de gorilles de montagne dans deux ans. C’est maintenant ou jamais ”, poursuit Emmanuel de Mérode. “ En quatre années, la population de la proche ville de Goma a doublé. Les gens ont besoin de bois pour cuire les aliments, pour se chauffer. Heureusement, nous avons une solution ”. Planter des arbres et attendre qu’ils grandissent? Cela prendrait trop de temps. “ Nous promouvons l’utilisation de briquettes organiques, faites d’herbes ou de feuilles broyées. La population est réceptive… car cela coûte moins cher que le charbon de bois. ”
Reste à trouver les 200.000€/an nécessaires pour assurer la production de ces briquettes. “ 200.000€ pour l’approvisionnement énergétique de 2 millions d’habitants, ce n’est pas grand-chose ”, estime l’anthropologue qui a gardé de solides liens avec la Belgique. “ Ma famille y vit, j’ai fait mon service militaire en Belgique et j’y retourne régulièrement pour mon travail. ”
Le fait d’être prince, avoue-t-il, n’a aucune influence sur son travail et sur sa vie au Congo. “ Mais je ne peux pas dire que cela ne me fait rien. C’est mon nom de famille, cela fait partie de moi. ”