Environnement : protéger notre planète
D’après les définitions des dictionnaires, l’environnement,
c’est l’ensemble des éléments, naturels ou artificiels, qui entourent un
individu ou une société humaine, ou l’ensemble des éléments objectifs
ou subjectifs qui constituent le cadre de vie d’un individu ou d’une
société humaine.
L’environnement est malade
En 2005, 1360 experts ont rendu un rapport alarmant à l’ONU. Ils ont
établi un constat unanime : si l’homme continue à dégrader la planète,
d’ici trente à quarante ans, son bien-être sera menacé.
Pollution, désertification, risques sanitaires, réduction de la
diversité des espèces et réchauffement climatique, le bilan
environnemental planétaire est loin d’être réjouissant. Plus d’un
milliard d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable ; chaque jour,
50 à 100 espèces disparaissent ; 250 millions de personnes sont
affectées par la désertification ; en 10 ans, 940.000 km2 de forêts ont
été abattus … la planète est en danger. Et le danger n’est pas seulement
écologique : la dégradation environnementale menace non seulement la
survie des hommes (par la pollution, la désertification, les maladies…),
mais aussi la paix : la raréfaction des ressources crée des tensions et
des conflits qui sont de plus en plus nombreux et violents.
Comment en est-on arrivé là ?
L’activité humaine est pour une large part responsable de la
dégradation environnementale et, en particulier, du réchauffement
climatique. Ce sont les choix politiques, de production, de
consommation, les choix énergétiques, industriels, économiques, qui sont
en cause. Le calcul de notre empreinte écologique, montre que ces choix
peuvent avoir des conséquences néfastes pour la planète.
Des modes de vie insoutenables
Discours politiques, publicité, marketing, tout nous pousse à consommer
toujours plus. Les pays du Nord qui représentent 20% de la population
mondiale, consomment 80% des ressources de la planète. Si les niveaux de
consommation de ces pays sont maintenus et si les pays émergents se
mettent aux mêmes niveaux, l’impact sur les réserves d’eau, sur l’air,
le climat, la biodiversité et la santé humaine sera particulièrement
lourd.
Une agriculture destructrice
L’agriculture intensive, qui tend à prédominer, a des conséquences
néfastes sur l’environnement. Fondée sur la recherche du profit, elle
est même contre-productive, car les monocultures et l’usage d’engrais et
de pesticides accélèrent la destruction des sols, en aboutissant
finalement à la baisse des rendements. Malgré les dégâts, ce modèle
n’est toujours pas remis en question et reste le plus subventionné.
Consommation d’énergie et modes de production
Voiture individuelle, équipements électriques, climatisation, transports
aériens tous azimuts... la consommation d’énergie est en perpétuelle
augmentation, sans souci des conséquences, notamment sur
l’environnement.
Parallèlement, les choix énergétiques actuels (pétrole, charbon,
nucléaire) sont, soit extrêmement polluants, soit extrêmement dangereux.
Les modes de production industriels, les politiques de transport des
marchandises à travers le monde sont néfastes pour l’environnement.
Les études, l’expérimentation et la mise en œuvre de solutions
alternatives concernant les énergies, les modes de production
industrielle ou les transports sont tout à fait insuffisants.
Des conséquences inégales
Ce sont les pays du Nord qui consomment le plus d’énergie, produisent
le plus de déchets et de pollution, au détriment des pays du Sud dont
les ressources sont pillées par les multinationales (pétrole, gaz, sols,
forêts, etc), et qui servent de dépotoir pour recevoir une grande
partie des déchets des pays riches... Ainsi, le Tsunami, survenu en
décembre 2004 en Asie, a montré à quel point la modification des côtes,
due aux installations touristiques diverses et aux élevages intensifs de
crevettes (destinées aux consommateurs du Nord) avait grandement
aggravé les conséquences du raz de marée. Par ailleurs, les pays du Sud
subissent aussi la main mise de sociétés multinationales qui exploitent
leurs terres agricoles sans se préoccuper de les préserver. C’est ainsi
que des gros producteurs de bananes, comme Chiquita, déversent des
pesticides par avion sur leurs exploitations en Afrique et aux Caraïbes.
Enfin, l’impact des dégradations environnementales est d’autant plus
profond que les populations sont économiquement fragiles. Les
populations du Sud sont donc les premières victimes des conséquences du
réchauffement climatique.
Une prise de conscience déjà ancienne
Depuis les années 1950, on assiste à une prise de conscience des
conséquences des activités économiques sur l’environnement, en
particulier des problèmes posés par les déchets et les pollutions. En
1971, un rapport du Club de Rome intitulé Halte à la Croissance
dénonçait le danger pour l’environnement, d’une croissance économique et
démographique exponentielle et préconisait la croissance zéro. Dans les
années 80, le public a découvert que les pollutions dépassent les
frontières : le "trou" de la couche d’ozone ou l’accident de Tchernobyl
concernent la planète entière. En 1987, le rapport Notre Avenir à Tous
lance un appel pour un développement durable et une modification urgente
et profonde des pratiques humaines. La notion de développement durable
dépasse la seule question de l’environnement car elle intègre la justice
sociale, la démocratie et l’efficacité économique ; le succès de ce
terme a contribué à faire de l’environnement une préoccupation majeure
et à prendre en compte le lien entre les inégalités sociales et les
problèmes écologiques. Malheureusement, il semble que la prise de
conscience ne suffise pas car les mesures appropriées tardent à être
prises, alors que la situation s’aggrave. Le rapport Stern (octobre
2006) qui part d’un point de vue économique affirme que 1% du PIB
investis maintenant suffiraient à atténuer fortement les effets du
changement climatique et éviteraient une catastrophe.
Irresponsabilité politique
Lors du Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro en 1992, les Etats,
prenant conscience de l’ampleur des atteintes à l’environnement, ont
annoncé leur décision de réduire la pollution, de lutter contre la
désertification et de défendre la diversité biologique ; 180 Etats se
sont doté de l’Agenda 21 (plan d’action pour le XXIème siècle)
référentiel regroupant 2500 recommandations, énumérant des principes
d’action, des objectifs et les moyens nécessaires à leur réalisation.
En 1993, à Vienne, la Conférence mondiale sur les droits de l’homme a
insisté sur le droit des populations à un environnement sain.
Plus de 15 ans après, rien ou presque ne s’est passé, la situation
environnementale est de plus en plus préoccupante : la cause en est aux
mauvaises habitudes, aux législations négligentes, à la pression des
pouvoirs économiques, aux délocalisations vers des pays où les normes
environnementales sont faibles. Un renversement de tendance est
cependant encore possible.
Que faire ?
Malgré la gravité de la situation, les experts auprès de l’ONU
estiment que des changements importants de politiques et de pratiques
peuvent encore renverser la tendance. Mais il faut réviser rapidement et
complètement nos façons de faire. Selon eux, il est urgent que
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), par exemple, change son
approche et prenne enfin en compte la question de l’environnement et des
ressources naturelles.
Il est urgent aussi que les Etats qui ont signé et ratifié les diverses
Conventions Internationales sur la biodiversité, la lutte contre la
désertification, le réchauffement de la planète tiennent leurs
engagements.
Beaucoup de choses peuvent être faites. Pour diminuer la consommation
d’énergie, réduire la production de déchets et la pollution, nous devons
certainement changer quelques-unes de nos habitudes (économie
d’énergie, refus des 4x4, consommation locale et de saison etc). Il est
indispensable que les Etats mettent en place des réglementations et des
contrôles stricts et n’apportent plus leur soutien aux activités
destructrices et polluantes. La société civile dans ce domaine a un rôle
majeur à jouer pour faire pression sur les décideurs et pour faire
changer les modes de consommation.